Tai Chi et Qi Gong, théorie et pratique
Mercredi 10 juillet découvrir et pratiquer les arts martiaux chinois après la conférence du vendredi 28 juin
Les cours hebdomadaires sont terminés pour la saison, mais il est encore possible de pratiquer les arts martiaux chinois cet été
Plusieurs rendez-vous sont proposés mercredi à la Maison de quartier de la Grette et le samedi matin à la gare d’eau
Dans le cadre des quartiers d’été des séances de découverte et de pratique sont proposées gratuitement par exemple mercredi 10 juillet et 17 juillet entre 16 h 30 et 19 h . C’est ouvert à tous débutants ou initiés à partir de 13 ans. Au programme du Tai Chi à mains nues, avec bâton, sabre ou éventail.
Un retour sur la conférence du 28 juin à Pouilley-les Vignes (aperçu)
Les pratiquants de Tai Chi et de Qi Gong se posent parfois des questions sur la signification de cette pratique énergétique
Vendredi 28 juin 2024, devant une trentaine de personnes réunies à Pouilley les vignes, Patrick Plésiat enseignant de l’association Yin Yang a présenté le point de vue d’un médecin occidental vis à vis de cet apport traditionnel chinois.
Il a d’abord constaté le flou des représentations les plus courantes sur ces pratiques et l’ambivalence de notre point de vue sur la Chine en général. Il a rappelé que le Tai Ji Quan a été reconnu par l’UNESCO au Patrimoine de l’Humanité.
Il a rappelé l’immensité de la Chine (1,4 milliard d’habitants dont encore près de la moitié de paysans) et l’importance de sa culture raffinée vieille de plusieurs milliers d’années.
Parmi les points communs entre le Tai Chi et le Qi Gong outre leur origine chinoise, la référence au taoïsme ou parfois au bouddhisme, c’est aussi le mode de transmission de maître à disciple formant des lignées et des styles. Ce sont des disciplines recherchant la maîtrise du geste et de l’esprit.
En revanche, il faut retenir que le mot Chi ou Ji du Tai Ji n’a pas de rapport avec le Qi du Qi GongIl a rappelé quelques caractéristiques de la pensée chinoise : le concept de Yin Yang qu’on trouve déjà dans le livre des mutations Yi Jing. Une pensée adaptée aux changements puisque la seule chose universelle, c’est le changement. Il s’est référé au livre de Cyrille Javary.
pour expliquer cette idée avec l’image d’une montagne qui a deux faces l’une exposée au soleil, l’adret et l’autre à l’ombre (ubac) jusqu’à ce que le soleil passe de l’autre côté
et bien sûr le schéma circulaire montrant comment on passe de l’un à l’autre et qu’il subsiste toujours du Yin dans le Yang et réciproquement
Selon cette pensée chinoise, comme le riz, le corps humain a besoin d’être bien irrigué par le Qi, ni trop, ni pas assez. Cela se fait selon des trajets bien définis : les méridiens
On est en bonne santé lorsque le Qi circule sans blocages
Il y a trois trésors en interaction : Jing, l’essence le corps,le Qi qui a deux origines une donnée à la naissance (localisée au point Ming Men) et une post-natale obtenue par la respiration et l’alimentation. Le troisième trésor c’est Shen, l’esprit
La recherche de la bonne santé
La Tai Ji Quan est un art martial qui s’est développé dans les campagnes où il fallait se défendre. (Quan veut dire boxe)
Selon une légende, Zhang SanFeng, un moine taoïste du mont Wudang aurait observé le combat entre un oiseau et un serpent
Mais le développement du Tai Chi s’est fait dans des familles comme la famille Chen et surtout la famille Yang à partir de Yang Lu Shan
Dans l’association Yin Yang, nous suivons les enseignements de cette famille qui a eu l’audace de transmettre ce patrimoine familial d’abord à Ip Tai Tak puis à Bob Boyd et Thierry Baë qui nous ont enseigné le « style du serpent ». Ce style se caractérise par 13 principes
L’entraînement du Tai Chi de la famille Yang passe par l’apprentissage d’un long enchaînement (une forme), à la différence des arts martiaux occidentaux ou japonais ou l’on se contente de passer en revue des katas. Chaque mouvement de la forme correspond à une réponse à un type d’attaque, d’agression.
Et le Qi Gong ? de quoi s’agit-il ?
Mot à mot, c’est le travail du Qi . La traduction de Qi est parfois réduite au « souffle ». Cette dénomination est récente : après 1949 avec Mao et la République Populaire pour développer et rassembler une multitude de pratiques parfois ancestrales.
comme le montre cette bannière de Mawangdui découverte récemment dans un tombeau.
Ces pratiques étaient appelées Dao Yin ou Nei Gong
D’autres sont parfois plus récentes en particulier les Qi Gong thérapeutiques expérimentés dans des hôpitaux.
Inversement, on a assisté à une prolifération de pratiques à visée sectaires et commerciales dont l’efficacité est douteuse, relevant du charlatanisme. Les autorités chinoises tentent d’encadrer le Qi Gong dans un cadre universitaire par une Association chinoise du Qi Gong pour la santé
La plupart des Qi Gong ont une origine taoïste, certaines bouddhiste comme le Yi Jin Jing développée au temple Shao Lin
Certains Qi Gong sont relativement statiques : comme la posture de l’arbre, d’autres plus dynamiques avec des mouvements voire quelques déplacements.
Quels points communs et quelles différences avec le Tai Chi ?
Le Tai Chi est clairement un art martial, ce qui n’est généralement pas le cas du Qi Gong. Mais le Tai Chi est aussi une forme de Qi Gong qui est bénéfique pour la santé. Des recherches ont été menées pour tester les effets de ces pratiques. Il en ressort généralement l’absence de contre-indication et des effets bénéfiques , sur les articulations, sur l’équilibre, sur le système respiratoire, contre l’hypertension, sur le métabolisme etc … En général cette pratique consciente permet une meilleure appréhension de son schéma corporel et procure une sensation de bien être.
Des effets bénéfiques sur le plan neurologique ont été mis en évidence. Voir en particulier les publications en français de Henri Tsiang
Résultat, contrairement à nombre d’activités physiques, ces arts énergétiques peuvent être pratiqués à tout âge. Le constat de ces effets bénéfiques amène un certain engouement chez les personnes âgées ce qui peut conduire à des désillusions. Le Tai Chi est bon pour la santé, mais c’est une activité exigeante qui nécessite une régularité dans l’effort. Plus on commence jeune, mieux c’est !
Si vous avez manqué cette conférence, rassurez-vous, Patrick Plésiat prévoit d’en proposer d’autres dans d’autres lieux. A suivre …