Le Yin Yang illustré et expliqué avec brio par Cyrille Javary
L’association Yin Yang en partenariat avec l’association Franc Comtoise des Amitiés Franco-chinoises et le CLA a invité à Besançon le sinologue Cyrille Javary jeudi 14 décembre 2017.
Près de cent personnes ont été accueillies par Madame Maryse Graner responsable de la communication au CLA,
Messieurs Alain Caporossi président des Amitiés Franco chinoises et Christian Renard président de l’association Yin Yang dans la salle Quemada du CLA.
Cyrille Javary a illustré et expliqué la pensée chinoise à partir du concept de Yin Yang
Essayons modestement de relever quelques unes des idées développées par le conférencier
Le Yin Yang est partout en Chine
Depuis toujours, et dans le sens actuel depuis plus de 3000 ans avant JC, depuis le Yi Jing, le livre des changements
Le conférencier a commencé par expliquer ce que Yin Yang n’est pas
Il n’y a pas des choses Yin et des choses Yang, ça dépend !
C’est le regard qui fait qu’on voit l’aspect Yin ou l’aspect Yang
Les nuages font ils partie du ciel (Yang) ou de la terre (Yin) ? question de point de vue Depuis la terre, ils sont dans le ciel; depuis l’espace, ils font partie de la terre (formant un voile)
Il y a un point commun (à gauche) entre Yin et Yang dans le tracé des caractères chinois
A droite c’est différent : la lune pour Yin et le soleil pour Yang (écriture simplifiée)
Si on regarde (de haut) une montagne, il y a l’adret au sud et l’ubac au nord
Les artistes chinois représentent beaucoup des paysages : une montagne et une vallée avec un torrent, pas la réalité physique, mais plutôt l’émotion qu’on ressent à la regarder
Un exemple de représentation de visages illustrant Yin et en même temps Yang
Tout change, la seule chose qui ne change pas, c’est le changement
Un coup yin, un coup yang, c’est comme ça que tout fonctionne comme dit le sinologue suisse Jean François Billeter
Dans la représentation du Yin Yang, il ne faut pas oublier le point, en réalité le germe qui est essentiel pour expliquer le mouvement
Voici une représentation immobile du mouvement : les gouttes grossissent jusqu’à un retournement
Si l’on étudie les caractères chinois ciel, terre et Yang, Yin cela révèle l’idée d’un cycle
En occident, et jusqu’en Inde, on représente le corps nu, c’est à dire son aspect extérieur. Pas en Chine traditionnelle où l’on s’intéresse à l’intérieur du corps, à ce qui bouge
On parle des points d’acupuncture, mais ce qui est important ce sont les méridiens
les méridiens n’existent pas plus matériellement que le réseau Ginko et pourtant ils constituent un réseau dans lequel circule le Qi de la même façon que les trams et les bus circulent à Besançon
L’idéogramme Ren est révélateur
L’homme, c’est l’être qui marche debout
Une représentation taoïste du corps humain à comparer avec celle de Léonard de Vinci
Quelle est l’origine du monde ? Tous les enfants chinois connaissent la légende du géant Pan Gu
Yin les ténèbres et Yang la lumière constituent les deux forces vitales de l’univers. Le géant Pan Gu était à l’étroit à l’intérieur d’un œuf. Pour se faire de la place, il tassait d’un côté avec ses pieds et poussait de l’autre avec ses mains
Au bout de 18 000 ans, l’œuf s’ouvrit et se divisa : toutes les particules transparentes et légères s’envolèrent et formèrent le ciel, tandis que les parties lourdes et opaques s’enfoncèrent pour former la terre. Pan Gu est tombé. Son souffle donna naissance au vent et aux nuages, sa voix au tonnerre, son œil gauche devint le soleil et son œil droit la lune, ses cheveux et ses moustaches devinrent des étoiles dans le ciel. Les autres parties de son corps se transformèrent en montagnes, en fleuves et en arbres et constituèrent toutes les parties de la terre et sa transpiration se transforma en pluie et en rosée. La Chine et les chinois étaient nés : les poux du géant.
Bien avant sa définition par le mathématicien Benoît Mandelbrot en 1974, les chinois avaient une conception fractale du monde
Qu’on retrouve illustrée même dans La vache qui rit
On évoque la recherche taoïste de l‘Immortalité. En réalité le taoïste sait bien que tout ce qui vit doit mourir un jour. Comme dit Woody Allen L’éternité c’est long, surtout à la fin !
Ce qui est recherché c’est Yang Sheng qu’on utilise dans la vie courante dans le sens de se garder en bonne santé mais qu’il faut traduire de façon plus large par nourrir la vie, la goûter jusqu’à la dernière goutte
Cyrille Javary a longuement dédicacé (sous forme de caractères chinois) ses livres tant à la librairie Forum dans l’après midi
qu’à l’issue de la conférence au CLA
La souplesse du dragon réédité en poche,
les trois sagesses de la Chine, 100 mots pour comprendre les chinois, les ouvrages plus ardus sur le Yi Jing en attendant la sortie en avril 2018 de son ouvrage sur Yin Yang
Un grand merci à notre conférencier grâce à qui le mode de penser chinois nous est devenu moins étrange, moins étranger.
Voir la page consacrée à Yin Yang Pourquoi ?
Voir le compte rendu en images sur l’Est Républicain
Nouveauté mai 2018 : le livre de Cyrille Javary est paru : Yin Yang La dynamique du monde chez Albin Michel
Conférence passionnante faite par un homme qui possède l’art de parler, la culture et l’humour…
J’ai retenu quelques phrases :
« la seule chose qui ne changera jamais, c’est que tout change tout le temps. »
« pourquoi les chinois ont inventé le yin et le yang ? c’est parce qu’on ne peut manger du riz avec une seule baguette. »
« les morts ne sont pas morts, ils sont dans le monde invisible. »
« la vie ne nous appartient pas, elle nous a été donnée ».
Merci à Christian de nous avoir proposé cette conférence et d’avoir fait le compte rendu.
Françoise
La conférence et son support visuel ont été passionnants. Ma compréhension du concept « Yin Yang » a été améliorée , et je peux mieux goûter la finesse de certains passages de l’ouvrage » La souplesse du Dragon » de C. Javary. Merci pour le CR bien documenté qui fixe ma mémoire. MF