Arts martiaux et énergétiques
Arts martiaux et énergétiques :
Taï Chi Chuan (ou Taiji Quan) et Chi Kung (ou Qi Gong)
Pourquoi pratiquer le Taï Chi Chuan ?
Cet art martial et énergétique ancestral, pratiqué seul ou en groupe, permet d’améliorer sa condition physique (il développe souffle, énergie, équilibre, souplesse, coordination…) et ses capacités mentales (concentration, relaxation, ouverture …)
Voir un article sur les effets thérapeutiques du Tai Chi
Les mouvements lents, fluides des pratiquants chinois de tous âges, dans les parcs de Shanghai ou d’ailleurs, sont célèbres. En effet, un enchaînement plus ou moins long de postures est à la base de la pratique du Tai Chi.
L’origine remontrait à un moine taoïste, Zhang Sanfeng ayant observé le combat entre un oiseau et un serpent
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« L’oiseau scrutait un serpent lové sur le sol et le serpent regardait l’oiseau. L’oiseau attaquait en déployant ses ailes, le serpent agitait la tête, et ondulait pour échapper à l’oiseau qui retournait au sommet d’un arbre. A nouveau, l’oiseau attaquait par de grands coups de bec, mais le serpent ondulait et s’écartait encore par un mouvement en spirale. »
Tai Ji Quan = Littéralement, la Boxe du Faîte suprême : la poutre faîtière au sommet des deux versants du toit symbolise la polarité Yin Yang. Le Tai Ji Quan est l’art martial obéissant à ce principe d’équilibre dynamique où les antagonismes sont complémentaires et en constante transformation. A une force brutale (yang), on n’oppose pas une autre force brutale, mais une certaine douceur (yin). Le Tai Chi Chuan fait partie de la famille des arts martiaux chinois «internes» mettant en avant la douceur et le calme intérieur. Ils se développèrent dès le treizième siècle dans les monastères taoïstes, mêlant à la nécessité de se défendre, l’art de guérir et la recherche spirituelle.
On oublie parfois qu’il s’agit d’un art martial (quan =une boxe) qui prend son sens dans une pratique à deux permettant de vérifier son enracinement. Ces combats de poussée des mains sont parfois très codifiés (tui shou, da lu, san shou …) ou plus libres (mains collantes). La main nue peut aussi être prolongée par une arme (épée, sabre, bâton, éventail…)
Actuellement, sous prétexte de le populariser, on le banalise, on simplifie parfois à outrance son enseignement. L’aspect spectaculaire est parfois privilégié comme dans le Kung Fu rendu célèbre par les films de Bruce Lee ou de Jackie Chan, ou les exhibitions des moines de Shaolin, au risque de perdre la spécificité traditionnelle du Tai Chi : un art martial interne, non violent, qui utilise davantage l’énergie que la force musculaire.
Qu’est-ce que le Qi Gong ? (prononcez Tchi Kong)
Contre le stress et les douleurs, pour fortifier la résistance corporelle face à toutes les agressions, la pratique de ces exercices physiques doux, de respiration calme, active la circulation de l’énergie (le Qi) et accroît la perception de son corps.
Qi Gong = travail du souffle, énergétique. Il existe une grande variété de Qi Gong
Tai Chi Chuan et Qi Gong sont indissociables, il est dommage de vouloir séparer arbitrairement l’aspect wu shu normalisé et l’aspect thérapeutique, ce qui appauvrit cet art, en contradiction avec la tradition chinoise taoïste. Il est possible de maintenir cette unité, tant pour découvrir toute la richesse de cet art et de cette culture que pour bénéficier personnellement de tous ses bienfaits. On peut dire que les mouvements du Tai Chi sont autant de Qi Gong enchaînés.
Une séance de Taï chi chuan peut donc commencer par des auto-massages (Tui-na), des Qi Gong pour mobiliser le souffle et l’énergie, débloquer les articulations,
avant l’apprentissage de « la forme », un enchaînement de mouvements, simulation d’actions de combat à main nue. Cette forme peut être complétée par des pratiques avec partenaire travail à deux (Tui Shou) et par d’autres formes avec des armes (sabre, épée, bâton).
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Il est possible de terminer par des Qi Gong de santé selon les saisons et les méridiens.
La signification martiale du geste, peu importante quand au résultat dans la forme lente, est un outil pour cultiver la mobilité du corps et sa capacité d’adaptation afin de garder une relation juste entre soi et l’extérieur, entre la quiétude et la vigilance. L’approfondissement de cet exercice semble inépuisable, la fluidité du geste délie le corps et les articulations, la pratique régulière renforce les muscles et les tendons, elle tonifie les systèmes vasculaire et respiratoire. Apaisante, elle amène un état d’attention, de présence à soi et d’ouverture au monde. Tout est plein, continu, rond, c’est ce que les classiques de Tai Ji Quan nomment par « comme un grand fleuve sans fin, ou mouvoir l’énergie comme dérouler le fil de soie du cocon ».
Pour les plus avancés, il est possible de pratiquer le Tai Ji selon les enseignements d’Ip Tai Tak :
le style du serpent diffusé actuellement par son disciple : Robert Boyd et Thierry Baë
Le style Yang, du nom de son fondateur à la fin du 19 ème, Yang Lu Chan,
fut actualisé au début du vingtième siècle par son petit fils Yang Chen Fu qui fut le premier à divulguer le Tai Chi Chuan au grand public. Toutefois, il ne transmit certains aspects essentiels qu’à de rares personnes, à son fils ainé Yang Sau Cheung qui lui même ne l’enseigna qu’à son plus proche disciple Ip Tai Tak.
De cette pratique particulière et peu diffusée, est venue l’appellation « style du serpent » pour le travail de souplesse de la colonne vertébrale, de relâchement et de connexion avec les muscles profonds du corps.
L’entraînement avec des exercices spécifiques comme le Ding Bu Quan Qi Gong
Qi Gong et style du serpent
Le Qi Gong est devenu à la mode et sous cette appellation, on peut trouver de tout : parfois des exercices physiques purement musculaires sortes de punitions pour camp de redressement d’où l’on ressort avec le corps usé, parfois des postures immobiles censées faire venir par magie le Qi au Dan Tien. Avec la pratique des principes du style du serpent (placer les épaules, relâcher les kuas et agir par la poitrine et en dressant le dos…) l’unité entre le Qi Gong et le Tai Ji prend véritablement tout son sens : relâchement permettant le développement d’une force interne biomécanique bénéfique tant pour la santé que pour la mobilité martiale